La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est définie par la commission européenne comme « l'intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes ». Les problématiques liées à la RSE sont devenues centrales en sciences de gestion, et en particulier dans le domaine du management des systèmes d’information (e.g. Raisinghani et Idemudia, 2019 ; Trid et al., 2019).
Bien qu’il s’agisse d’un thème de recherche particulièrement fécond, des questionnements demeurent en suspens autour de la question de la RSE (Butler et Hackney, 2021). À cet égard, Trid et al. (2019) soulignent un lien fort entre objectifs environnementaux, compétences et culture organisationnelle à l’égard des problématiques environnementales, et notamment dans la relation entre la gouvernance des entreprises et les salariés. Si son application s’est traduite dans le cadre réglementaire (loi PACTE) et normatif (ISO 26000), la RSE peut également s’analyser à l’aune du simulacre (Baudrillard et Evans, 1991), en singeant les organisations supposément responsables, notamment en adoptant des stratégies, voire des artefacts (dont les systèmes d’information sont une émanation pour le moins emblématique).
En outre, son caractère obligatoire, du fait de l’effet conjugué de l’isomorphisme et de la normalisation des pratiques, soulève la question de l’évolution de la gouvernance organisationnelle dans les organisations post-RSE. Plus particulièrement, l’évolution des systèmes de création de valeur et de contrôle interrogent. Les SI, comme pilier de ces mécanismes de contrôle, s’en trouvent profondément affectés.
Enfin, les recherches sur la ‘post-RSE’ permettent de contribuer à une approche réflexive et critique des dispositifs de RSE mis en place dans les organisations. La RSE implique l’organisation et ses parties prenantes, dont des communautés très influentes en RSE, elle est sources d’innovations mais possède des limites à explorer. De façon plus générale, et plus récemment, Trischler et al. (2020) montrent l’importance d’adopter une approche transversale de la RSE au sein de l’entreprise afin de développer de véritables écosystèmes.
Parmi cette large thématique, plusieurs sous-thèmes pourraient être développés en cohérence avec la communauté de chercheurs en management des systèmes d’informations.
Transformation numérique durable
Pollution numérique
Gestion des données, cloud & durabilité
Responsabilité des entreprises à l’égard des parties prenantes
Formes hybrides d’entreprises responsables & offres d’entreprises
Communautés
RSE/post-RSE, gouvernance, gestion des données, pollution numérique, communautés
EQUIPE PORTEUSE :
Responsable 1 & correspondant :
CLAUZEL, Amélie – Professeure des Universités, Université Paris-Saclay, Laboratoire RITM – amelie.clauzel@universite-paris-saclay.fr
Amélie Clauzel est Professeure des Universités à l’Université Paris-Saclay. Par une approche interdisciplinaire en sciences de gestion et du management, elle étudie principalement les phénomènes d’influence sociale dans des contextes variés, notamment serviciels. Ses travaux académiques s’inscrivent au confluent des réflexions sur nos modes de consommation et celles relatives aux usages numériques. Présidente de l’association ALCOR (Alternative Consumption Research) et co-rédactrice en chef de la revue Management & Data Science, une revue de l’AIM en Open Access, ses travaux s’inscrivent dans une approche transversale, au confluent de différents champs des sciences de gestion.
Responsable 2 :
RICHE, Caroline – Maître de Conférences, Université Paris-Saclay, Laboratoire RITM – caroline.riche@universite-paris-saclay.fr
Caroline Riché est Maître de Conférences à l’Université Paris Saclay. Ses recherches visent à comprendre les valeurs de socialisation ainsi que les valeurs expérientielles produites par la consommation et notamment par l’usage d’applications mobiles ou de dispositifs innovants comme le crowdsourcing. Intéressée par la thématique du développement durable, certains travaux visent à comprendre les mécanismes de réduction du gaspillage par l’utilisation de nudges ou l’usage d’outils numériques. Elle est co-rédactrice en chef de la revue Management & Data Science, une revue de l’AIM en Open Access, qui rassemble des travaux relevant de disciplines multiples (sciences de gestion, de l’information, de l’économie, des mathématiques appliquées ou de l’informatique) et qui offrent une analyse de l’impact de la transformation digitale sur le management (Stratégie, Marketing, Gestion des Ressources Humaines, etc.).
Responsable 3 :
BIOT-PAQUEROT Guillaume – Professeur associé, BSB - Université de Bourgogne Franche-Comté, CEREN (EA 7477) – Lessac, guillaume.biot-paquerot@bsb-education.com
Guillaume Biot-Paquerot est docteur en sciences de gestion, titulaire d'une HDR, et professeur associé à la Burgundy School of Business (BSB). Ses travaux portent sur la gouvernance et le contrôle dans les organisations hybrides, et plus particulièrement sur les liens entre les systèmes d’information, en tant que mécanismes de contrôle, et la création de valeur partenariale. Plus largement, Il s’intéresse à la gouvernance des modes organisations émergents, tels que le crowdfunding, les écosystèmes d’affaires, les communautés d’usagers, et à l’impact des systèmes d’information sur les processus de contrôle (humanisation/deshumanisation des pratiques liées à l’abaissement des coûts de contrôle, impact du process mining sur les fonctions d’audit...).
Bilan & perspectives :
Le GTAIM est un groupe relativement récent qui aborde une thématique inscrite dans le paradigme durable qui implique de nombreuses réflexions et actions de l’ensemble des fonctions de l’entreprise, à commencer par le management des systèmes d’information. Les thématiques abordées par ce GTAIM ont été au cœur du congrès annuel 2023 de l’AIM, à Dijon, axé sur la problématique : « Les SI face aux changements de paradigmes : décarbonation, réhumanisation et recherche de sens ». Pour cette année 2024, le projet d’ouvrage FNEGE est également porté par les responsables de ce GTAIM.
Baudrillard, J., & Evans, A. B. (1991). Simulacra and Science Fiction (Simulacres et science-fiction). Science Fiction Studies, 309-313.
Bertin, E., Colléaux, A., & Leclercq-Vandelannoitte, A. (2020). Collaboration in the digital age: From email to enterprise social networks. Systemes d'information management, 25(1), 7-46.
Butler, T., & Hackney, R. (2021). The role of informational mechanisms in the adoption of Green IS to achieve eco-sustainability in municipalities. Information & Management, 58(3), 103320.
Golicic, S. L., Lenk, M. M., & Hazen, B. T. (2020). A global meaning of supply chain social sustainability. Production Planning & Control, 31(11-12), 988-1004.
Luthra, S., Kumar, A., Zavadskas, E. K., Mangla, S. K., & Garza-Reyes, J. A. (2020). Industry 4.0 as an enabler of sustainability diffusion in supply chain: an analysis of influential strength of drivers in an emerging economy. International Journal of Production Research, 58(5), 1505-1521.
Pan, S. L., Li, M., Pee, L. G., & Sandeep, M. S. (2021). Sustainability design principles for a wildlife management analytics system: An action design research. European Journal of Information Systems, 30(4), 452-473.
Raisinghani, M. S., & Idemudia, E. C. (2019). Green information systems for sustainability. In Green business: Concepts, methodologies, tools, and applications (pp. 565-579). IGI Global.
Trid, S., Corbett, J., & Bouchard, L. (2019). Modèle théorique de projets de Green IS: une spécification des relations entre objectifs, compétences et culture environnementale. Systemes d'information management, 24(1), 7-45.
Trischler, J., Johnson, M., & Kristensson, P. (2020). A service ecosystem perspective on the diffusion of sustainability-oriented user innovations. Journal of Business Research, 116, 552-560.